Un métier qui ne cesse d’évoluer
Si certains métiers s’adressent aussi bien aux femmes qu’aux hommes, certains secteurs demeurent l’apanage de la gent féminine, comme celui de l’esthétique. Un domaine qui a séduit Cécile Pugin de Bulle, experte aux SwissSkills depuis une dizaine d’années. L’enthousiasme et l’envie de tout donner des jeunes esthéticiennes qui veulent gagner la séduisent toujours autant.
« Je me reconnais toujours dans le métier d’esthéticienne que je n’ai eu de cesse de pratiquer pendant plus plusieurs années. Ayant à cœur le bien-être et la mise en valeur de l’humain, notre profession a cependant bien changé avec l’arrivée, par exemple, des teintures permanentes pour les cils et les sourcils et l’avènement du laser. Aujourd’hui, les esthéticiennes travaillent souvent en étroite collaboration avec les médecins après une intervention chirurgicale ou un cancer. »
Cécile Pugin, toute jeune retraitée, continue à se passionner pour le métier qu’elle a choisi à l’adolescence. Saint-Galloise d’origine, elle est venue en Suisse romande pour y apprendre le français et est restée par amour. Toujours active et au faîte des dernières technologies, elle n’a cessé de s’investir pour transmettre son savoir et permettre à d’autres de se former dans les meilleures conditions. Cheffe-experte au brevet fédéral pendant de nombreuses années, au bénéfice d’une maîtrise fédérale, elle conserve un pied dans son métier en fonction toujours comme experte au brevet, et aux SwissSkills à chaque fois que la manifestation a lieu.
« J’ai beaucoup de plaisir à venir participer à cette semaine dédiée aux métiers. Nous sommes quatre expertes pour l’esthétique et les participant-e-s se sont livrés aujourd’hui à trois épreuves sous forme de démonstration. La première était relative aux soins à une peau plus mature, avec teinture des cils et des sourcils, épilation des sourcils, de la lèvre supérieure et des demi-jambes et se terminant par un léger maquillage de jour. Un soin du corps avec peeling, massage et masque était au programme de la deuxième démonstration, en se consacrant aux parties qui peuvent être montrées au public et se terminant par une manucure avec pose de vernis. Quant à la troisième, c’était sans doute la plus spectaculaire et la plus ludique. Sur le thème « Moulin rouge », il y a eu maquillage de soirée et la pose d’un vernis fantaisie dans le même état d’esprit, tenues assorties, et décoration-tatouage sous la forme d’un dessin apposé sur le bras. »
Ce que Cécile Pugin préfère dans sa fonction d’experte ? L’enthousiasme sans bornes et l’énergie dispensée par les jeunes professionnel-le-s. Avec toujours à l’esprit leur volonté de remporter la partie. « Elles sont adorables et pleines de vie ! J’aime beaucoup ce contact privilégié, et c’est l’occasion encore une fois pour moi de réaliser à quel point notre métier a de l’importance, surtout maintenant que nous collaborons également avec des médecins. J’ai pour ma part donné des cours de maquillage à l’Hôpital de l’Ile de Berne pour des femmes atteintes du cancer. Quand on a perdu cils et sourcils, c’est agréable de réapprendre à prendre soin de soi différemment, ça aide à se reconstruire. »
Une belle démarche qui prouve qu’un métier évolue en même temps que l’humain et la société. Un métier ouvert aux hommes également, même si, dans les faits, très peu d’entre eux franchissent le pas. « On a, de temps en temps mais c’est très rare, un homme qui choisit de faire un apprentissage d’esthéticien. Mais en général il s’oriente ensuite vers une autre voie, comme le maquillage de théâtre ou la mode, ou également la vente de produits ou d’appareils d’esthétique. »
Sur la scène que sont les SwissSkills, Cécile Pugin se réjouit d’avoir elle aussi un rôle à jouer. Pour cette édition 2022, elle a bon espoir que se révèlent les talents de demain, faisant preuve à la fois de savoir-faire et de créativité.